jeudi 20 novembre 2014

"Eat Pray Love" d'Elizabeth Gilbert


Résumé : Suite à un divorce difficile ayant épuisé ses forces vitales, Elizabeth Gilbert fait le choix de reprendre sa vie en main et de se donner une année pour se retrouver. Elle part d'abord pour 4 mois à Rome pour étudier l'italien, puis 4 mois dans l'ashram de son gourou en Inde pour méditer et faire l’expérience de Dieu (!) et enfin 4 mois à Bali car elle a fait la promesse à un vieux guérisseur de revenir le voir. Ce tour du monde lui permettra de renouer avec ses désirs profonds et surtout de faire des rencontres qui la changeront à jamais.

Pourquoi ce livre : J'ai vu l'adaptation ciné qui m'a enthousiasmée, et du coup, j'ai enchaîné sur le roman.

Avis : Je suis assez admirative devant le parcours d'Elizabeth Gilbert. Avoir le courage de dire non ou stop, chercher la paix intérieure et apprendre à mieux se connaître sont à notre époque des "luxes" que peu de gens mettent au coeur de leur existence. Et elle, elle l'a fait. D'accord, son travail d'écrivain / journaliste lui permet une certaine liberté (et confort financier). Mais c'est également la volonté de reprendre sa vie en main, peu importe ce qu'en pense les autres et les sacrifices que cela demande. Quand elle part en Italie, c'est pour le simple plaisir d'apprendre à parler la langue. Et cela suscite l'incompréhension de certains proches. Aussi, elle s'interroge "Why must everything always have a practical application ? (...) Is this lifetime supposed to be only about duty ? In this dark period of loss, did I need any justification for learning Italian other than it was the only thing I could imagine bringing me any pleasure right now ?" ("Pourquoi est-ce que tout doit toujours avoir une application concrète ? (...) Est-ce que cette vie ne doit être consacrée qu'au devoir ? Dans cette sombre période de perte, avais-je besoin de me justifier de vouloir apprendre l'Italien alors que c'était la seule chose dont je m'imaginais pouvoir retirer du plaisir ?").

Elizabeth Gilbert est aussi dans une démarche que je qualifierais de mystique, sans connotation de ma part. C'est quelqu'un qui a une vie spirituelle très riche et qui cherche à tout prix à se rapprocher de Dieu au sens large. Elle ne croit pas en un Dieu mais en une présence divine en chacun de nous, qui explique le beau et la bienveillance. J'aime assez son approche des religions, expliquant qu'il n'y a rien de mal à piocher à droite à à gauche des choses qui marchent pour soi (et donc des choses qui permettent d'être une meilleure personne).
J'ai pris un très grand plaisir à suivre son parcours et sa transformation. Elle fait au cours de cette année de très belles rencontres qui vont la porter : Giulio, Richard du Texas, Felipe bien sûr, Wayan, Ketut.

Une remarque sur le style : je le trouve "bavard". Elizabeth Gilbert nous informe plusieurs fois dans son texte que c'est une grande parleuse, capable de tchatcher n'importe qui et cela se sent dans sa façon d'écrire. Par exemple, il lui arrive de reformuler dans trois phrases successives la même idée. Elle a aussi tendance à vouloir faire de l'humour à toutes les phrases (notamment au début de son récit) et j'ai dû un peu m'accrocher.

Je vous laisse avec la bande-annonce du film (avec Julia Roberts, Javier Bardem et James Franco):

Cette lecture m'a donné l'idée d'un challenge lecture que je me lancerai en 2015, à suivre donc !


Bloomsbury, 348 p., 2007.

mercredi 5 novembre 2014

"Outlander", la série avec du kilt dedans



Cela faisait un certain temps que je croisais des captures d'écrans sur des blogs que j'aime mettant en scène des highlanders tout de tartan vêtus. Ma curiosité piquée, j'ai découvert après quelques recherches qu'il s'agissait de la série Outlander de la chaîne Starz, tirée d'une série de romans multigenres écrits par Diana Gabaldon (historique / fantastique / aventure / romance  / rien que ça ! ). Le titre en français pour les livres est Le chardon et le tartan.
Ne connaissant pas les acteurs et n'ayant que de vagues souvenirs de mes cours de civilisations anglaise concernant cette époque, c'est donc sans a priori que j'ai regardé cette première saison.


Le pitch : Claire Randall retrouve son mari après 5 ans de séparation. Et pour cause, elle était infirmière sur le front anglais pendant la Seconde Guerre mondiale, lui au MI-6. Ils décident de s'offrir une deuxième lune de miel en Ecosse, à Inverness, car M. Randall, historien, part sur les traces de ses ancêtres. Lorsque Claire se rend seule sur le site d'un cercle druidique de pierres, elle est projetée dans le passé, en 1743. Commence alors une course pour la survie et pour retourner dans son présent.

Les moins : 
http://instagram.com/outlander_starz
* La vie quotidienne. Une jeune femme de 1945 se retrouve projetée en 1743 dans les Highlands et elle a l'air de s'adapter à cette vie comme un pied à une charentaise moelleuse. Helloooo !! Pas d'électricité, pas de médecine moderne (pour elle qui est infirmière), pas de cosmétique, pas de radio, pas de chocolat (argh !), etc. Elle se retrouve à partir pendant plusieurs semaines à dos de cheval en compagnie de 10 hommes mais rien ne nous est dit sur ses problèmes au quotidien. Ne serait-ce que l'hygiène... Bonjour les sanitaires, la douche ou le brossage de dents. C'est très basique tout ça me direz-vous et ça ne fait pas avancer l'histoire mais en même temps, cela rendrait l'ensemble un peu plus crédible et culturellement intéressant. Oui, je sais, je parle de crédibilité et de culture dans une série où il est question de voyage dans le temps. Bon ok, on nous dit qu'elle a été élevée à la dure...
* Le jeu de l'actrice principale. Caitriona Balfe est certes très très belle, mais je trouve personnellement que son jeu n'est pas nuancé. Ça gâche l'intensité de certaines scènes.
* La voix off parfois trop présente.
 
http://www.outlandertvnews.com/2014/07/new-photo-of-the-mackenzie-clan-including-jamie-and-dougal/
Les plus :  
* L'Ecosse, of course ! Les paysages sont absolument somptueux et les décors en général sont particulièrement soignés. La production a fait les choses en grand et cela est plus qu’appréciable.
http://instagram.com/outlander_starz

* L'accent. OMG ! Cet accent... Roulement des "r" "I ken" au lieu de "I know", des "Laird", "lass" en veux-tu en voilà, etc, mes oreilles se régalent. Une fois habituées, bien sûr. 
* La romance qui passe au deuxième plan. Rien de trop cul-cul, ce que je redoutais. Bien sûr, il y a de l'électricité dans l'air mais ça ne dégouline pas à tous les plans.
* Les personnages écossais, notamment celui de Dougal MacKenzie, qui est un vrai dur à cuire avec des idées bien arrêtées. Jamie est là bien évidemment pour des considérations esthétiques mais pas que, heureusement. Il sait faire autre chose que se balader torse nu. Les autres Highlanders de la bande apportent régulièrement une touche comique.

* L'arrière-plan historique. Les Écossais ont voté contre l'indépendance de leur pays cet été mais ils ont toujours été très fiers de leur héritage culturel et méfiants des Anglais, les Sassenach comme ils disent. Les tuniques rouges du roi d'Angleterre sont chargées de faire régner l'ordre et d'étouffer toute révolte, ce qui donne lieu à de très fortes tensions. Comment exclure un outlander de la conversation le plus simplement du monde ? parler en gaélique. Claire, qui est anglaise et donc suspecte, se retrouve régulièrement isolée car elle n'en comprend pas un traître mot. Le clan MacKenzie récolte de l'argent pour financer une révolte jacobine qui ne va pas bien se passer. Mais ça, c'est pour dans 3 ans, en 1746 avec la terrible bataille de Culloden qui sonna la fin de la vie telle qu'on la connaissait dans les Highlands (interdiction de porter le  tartan, fin des clans, etc). Le système de clans reste assez survolé car même si on voit comment les MacKenzie fonctionnent, on ne sait rien de leurs relations avec les autres clans. En tout cas pour l'instant, à l'issue des 8 premiers épisodes.


Une série divertissante qui bénéficie d'une très bonne production. A regarder en VO, sinon rien !