jeudi 25 juin 2015

"Throne of glass" de Sarah J. Maas




Résumé : Celaena Sardothien, assassin de son état, se retrouve enfermée dans les mines de sel suite à une trahison. C'est là que le fils du roi d'Adarlan vient la chercher pour lui proposer un marché qu'elle ne peut refuser. Soit elle devient son champion dans une compétition organisée par le roi soit elle reste là, à croupir. La jeune fille de 18 ans accepte pour regagner sa liberté. Mais arrivée au château, il semblerait que quelqu'un cherche à éliminer les concurrents plus rapidement que prévu.
 
Pourquoi ce livre : Une envie de fantasy.

Avis : L’univers créé par Sarah J. Maas est intéressant, avec un roi assoiffé de conquêtes qui extermine sans remord ou réduit en esclavage les peuples voisins. La magie sous-jacente attise la curiosité puisqu’elle est interdite. J’aurais aimé en apprendre plus sur ces Wyrdmarks et leurs pouvoirs. Qui s’en servait ? Dans quel but ? De ça, il n’est pas trop question malheureusement.
Les épreuves sont aussi rapidement expédiées, sans parler des autres concurrents dont on n’apprend presque rien. Ça aurait valu le coup de détailler un peu plus et de rajouter quelques pages.
Pour le reste, je ne suis pas du tout rentrée dans l’histoire. Principal grief, la galerie de personnages clichés : le beau prince charmant, le (re)beau capitaine de la garde, le méchant roi, le méchant tout court tout musclé, l’intrigante à la cour, la princesse ennemie, etc, etc. Ça sentait le réchauffé à plein nez.
Parlons de Celaena maintenant… A 18 ans, elle a déjà vécu 100 vies, elle a perdu ses parents dans des circonstances qu’on devine dramatiques, elle a tué un nombre incalculable de gens de toutes les manières possibles, elle s’est retrouvée au bagne pendant un an dans des conditions atroces et la première chose à laquelle elle pense quand elle arrive au château, c’est à toutes les robes qu’elle va pouvoir porter. J’ai eu envie de déchirer le livre en deux. Sa psychologie est complètement incompréhensible, alternant des attitudes de vierge effarouchée et des penchants meurtriers. Rarement héroïne m’aura autant laissée de marbre. Mais bien sûr, qu’est-ce qu’elle est beeeeeeeeeeeeeeeeeeeelle…..
Je vous passe le triangle amoureux, qui n’apporte strictement rien à l’histoire et qui m’a donné des démangeaisons.
Vous l’aurez compris, c’est une grosse déception et je passe mon tour pour la suite. Mieux vaut à mon humble avis se jeter sur la série L'assassin Royal de Robin Hobb.

Bloomsbury, 2012, 404 p. 

samedi 20 juin 2015

"Le chat qui venait du ciel" de Takashi Hiraide


Résumé : Banlieue de Tokyo. Le narrateur est sa femme voient leurs vies se transformer subtilement quand le chat des voisins prend l’habitude de venir chez eux. Cette présence féline va prendre de plus en plus de place dans leur quotidien, alors que l’animal mystérieux garde ses distances. Il les invite à découvrir la nature luxuriante du jardin qui jouxte leur pavillon et à prendre le temps de regarder l’impact des saisons.

Pourquoi ce livre : j’avais lu un très bel avis, je ne sais juste plus où…

Avis : J’ai un chat et pourtant, à la base, c’est un animal que je crains. Trop indépendant, trop imprévisible, pas assez câlin. Sans parler des griffes…. Mais mon côté Brigitte Bardot m’en a fait adopter un et j’avoue avoir été embobinée en beauté à la SPA par cette boule de poils maigrichonne. C’est notamment une présence qu’on sent même si on ne la voit pas.
Dans cette histoire, il apparaît et disparaît à sa guise, s’invitant chez les protagonistes quand bon lui semble. Le chat de ce roman est effectivement très indépendant et refuse catégoriquement d’être caressé ou porté. Comment nouer un lien fort avec un tel animal me direz vous ? Et bien, par sa simple présence justement. Ce félin incarne plus l’âme du jardin qu’autre chose et le couple de traducteurs / écrivains le voit comme beaucoup plus qu’un simple animal domestique. « Chibi restait imperturbable. Sur son visage impassible, on lisait sont désintérêt pour le monde des humains, seuls les étoiles et le monde animal et végétal pouvaient l’intéresser ».

Ce roman est aussi une ode à la nature, aux saisons, au calme que peut procurer l’observation d’un jardin et de la faune qui y vit. Le chat invite les occupants de la maison à sortir, à le suivre et à regarder autour d’eux : les fleurs, les insectes, la mare, etc. Cela a  quelque chose de très reposant. Les descriptions de la maison principale sont aussi très poétiques et donnent envie de se promener dans ce pavillon de style traditionnel. J’adore les pièces qu’on mesure en tatami !

"Chibi" en japonais veut dire soit bébé, soit enfant (soit la version junior d’un personnage dans un manga). Mais visiblement ce terme veut aussi dire « vilain » ou « avorton »… A mon avis c’est plutôt cette deuxième définition qui lui a valu son surnom.

Parfois une simple présence peut tout changer. Je ne révèle pas le dernier tiers de l’ouvrage, disons simplement que la nature se réinvente sans cesse.

Ce livre n’est pas un coup de cœur mais une il s’agit d’une lecture agréable chez un éditeur que j’apprécie énormément.

Picquier Poche, 2006, 130 p.

lundi 8 juin 2015

"La bonté, mode d'emploi" de Nick Hornby


Résumé : Katie, la quarantaine, s'ennuie dans sa vie de médecin généraliste et dans son couple. Pour tenter d'oublier son quotidien, elle a une aventure. Mal lui en a pris. Son mari David, "l'homme le plus en colère" de son quartier, rencontre un gourou et change du tout au tout. Le voilà qui devient un vrai goodie-goodie avec la volonté de changer le monde. D'abord il donne les jouets de ses enfants, puis ditribue des repas au parc. Katie voit son petit confort lui échapper.


Pourquoi ce livre : Pris sur la bibliothèque parentale, comme ça, pour voir.


Avis : Peut-on être bon aujourd’hui quand on est membre de la classe moyenne, qu’on travaille pour se payer des choses, qu’on a un pré carré, un chez soi, un confort ? L’altruisme se perd-il ? Faut-il être fou pour vouloir changer le monde ? Voilà quelques questions auxquelles ce roman tente d'apporter une réponse. Attention, avec un humour grinçant. Si vous n'aimez pas le second degré, les sarcasmes, les réflexions amères sur la vie de couple et les enfants, passez votre chemin. Tout le monde en prend pour son grade.
Quelques citations pour illustrer : "Becca, you seem to be labouring under the misapprehension that because of... recent events I will now always have a lover of some description. Infidelity's not a career, you know."
"I decide, on the spot, to let God into my heart, in the hope that my new-found faith can somehow be used as a vicious weapon in the marital war".
Racontée à la première personne du singulier par Katie, on prend tout de suite partie pour cette femme qui tient la culotte dans sa maison et qui voit son univers s'écrouler suite à une indiscrétion de sa part. Et même pas épanouissante en plus, l'indiscrétion. On suit avec humour sa descente aux enfers psychologique (oui, c’est possible). Elle manie le sens de la répartie avec un art certain et j’ai régulièrement gloussé devant ses échanges avec son mari. Je me suis régulièrement demandé comment je ferais si Monsieur me faisait un délire de ce genre....
David est bien évidemment la tête à claque principale de l’ouvrage. Mais juste derrière lui figurent le "gourou" Goodnews et la fille de la maison Molly, qui mériterait bien un grand coup de pied au derrière. En même temps, la démarche de David est éminemment positive. D'où le malaise. Comment quelqu'un qui se trouve dans une telle démarche de désintéressement peut autant polariser ?
La fin et la prise de position de Katie m’ont un peu déçues, on est au XXIème siècle après tout. C'est un peu mon regret : comme si Nick Hornby ne savait pas trop comment faire pour terminer son histoire et que du coup, il avait opté pour le plus simple. Un peu dommage. La morale en devient trop simpliste : la valeur famille est un refuge en période de trouble. Pas sûre que tout le monde adhère au message.
En même temps, on rit un peu jaune. Car tout le monde veut apparaître généreux et altruiste mais rares sont ceux qui vont au bout de leur idée. Accueillir un SDF dans une chambre d'ami ne traverse pas spontanément l'esprit du plus grand nombre.
C'est le premier livre de Nick Hornby que j'ai eu entre les mains et du coup, je suis tentée de découvrir un peu plus l'univers de l'auteur. A voir ! (si vous avez une idée de titre, je suis preneuse...)
NB : Je l'ai lu en VO, je tiens à préciser que j'ignore ce que donne la traduction, mais une bonne partie de l'humour British a dû en prendre un coup...


Penguin fiction, 2001, 243 p.