vendredi 21 août 2015

"Assassin's apprentice" de Robin Hobb




Résumé : Fitz est le fils bâtard du Prince Chivalry, élevé par le responsable des écuries royales. Craint ou haï par tous, il grandit dans une solitude certaine. Le roi Shrewd (Rusé) décide cependant de s'arroger ses services en tant qu'assassin. En effet, le royaume des Six Duchés est confronté à une menace terrible venue d'outre-mer et un garçon de sang royal pourrait être un atout majeur dans la lutte contre les pillages sauvages.

Pourquoi ce livre : Déniché dans la bibliothèque parentale alors que j'étais à la recherche de fantasy pour les vacances.

Avis : J'ai mis longtemps à rédiger cet avis, parce que je voulais vraiment prendre le temps de rendre justice à ce roman absolument magistral que tout amateur de fantasy devrait lire. A chaque fois que je l'ai sorti dans un lieu public, des gens sont venus me voir en me disant "Ah, vous lisez ça, c'est quel tome ?, vous verrez c'est vraiment bien, il y a une suite, je les ai tous lus..." Impressionnant !
La première chose qui frappe, c'est la qualité de l'écriture. C'est extrêmement bien écrit, littéraire sans être aride ou obscur, d'une richesse incroyable. Je ne sais pas ce que donne la traduction mais je me suis absolument régalée en VO. 
Ici, pas de dragons, d'elfes ou autres créatures merveilleuses. Des éléments surnaturels sont distillés ça et là mais il ne s'agit pas d'un roman d'aventure "fantasiesque" (même si Fitz, le héro, a sa part de voyage et de rebondissements). L'univers créé par Robin Hobb est cependant dense et ses descriptions m'ont fait voyager, notamment celles de la ville de Buckkeep grâce auxquelles j'ai pu sentir l'air iodé du grand large plus d'une fois.
Impossible de ne pas vous parler de mon coup de coup absolu pour le (anti-) héro, Fitz, plus communément appelé "the Boy" (le garçon). Bâtard princier bien embarrassant pour tout le monde, il sera élevé et éduqué tant bien que mal par ceux à qui on l'a confié. Solitaire par la force des choses, la solitude qui l'entoure est assourdissante. De part sa position, personne ne peut s'attacher à lui ou le favoriser. Quelques personnages lui tendront cependant la main pour le plus grand bonheur de la lectrice que je suis. Je ne vous narre pas les épreuves qu'il doit endurer mais disons que d'autres auraient claqué la porte depuis bien longtemps. Ça commence à 6 ans quand son grand-père maternel le rammène au château de son père pour l'y laisser définitivement "Je paie pour lui depuis 6 ans, à l'autre maintenant de prendre ses responsabilités". Sympa.
Fitz se révèle particulièrement doué pour certaines tâches qu'on lui confie, notamment quand il s'agit de s'occuper d'animaux. Il possède en effet un don maudit très particulier, celui de communiquer avec eux et de ressentir leurs émotions. Il s'essaie aussi à une sorte de télépathie, the Skill, utilisée par les puissants pour communiquer des informations confidentielles à travers tout le royaume. L'apprentissage de cette technique sera pour lui un véritable calvaire. J'ai souffert avec lui !
La galerie de personnages qui l'entoure est elle-aussi très étoffée, avec mon deuxième coup de cœur pour Burrich, stablemaster de son état (responsable des écuries royales), qui l'a pris sous son aile bien malgré lui lors de son arrivée au château. Personnage bourru - sans mauvais jeu de mot avec son nom - il noue avec l'enfant une relation compliquée, très bien décrite mais aussi très belle.
Je pourrais aussi parler de Patience, Molly, Verity, Regal, Chade et Lady Thyme, mais cette chronique serait bien trop longue...
L'intrigue se met en place dans ce premier tome (il s'agit à la base d'une trilogie, The Farseer) et j'ai hâte d'en apprendre plus sur ces mystérieux bateaux rouges qui ravagent les cotes.
Il s'agit pour moi d'un énorme coup de cœur, je ne saurais que trop vous le conseiller. Si vous n'en lisez qu'un en fantasy cette année, que ce soit celui-là !! J'ai d'ailleurs du mal à m'en remettre...


Bantam books, 1996, 433 p. (traduit en français chez J'ai Lu)