mercredi 30 septembre 2015

"La princesse des glaces" de Camilla Läckberg





Résumé : Dans la petite ville côtière de Fjällbacka, le corps d'une femme suicidée est retrouvé dans sa baignoire. Cette mort émeut profondément les habitants, dans une communauté où tout le monde se connait. Très vite, l'enquête révèle qu'il s'agit d'un meurtre. Pour Erica, qui est celle qui a trouvé le corps sans vie de son amie d'enfance Alex, arrive le temps des questions... et des confrontations.


Pourquoi ce livre : A la découverte des polars venus du froid.


Avis : A part Millenium, je n’avais rien lu de la production éditoriale foisonnante venue du nord de l’Europe en matière de polar. J’ai donc jeté mon dévolu sur le 1er opus de la série de Camilla Läckberg mettant en scène Erica Falck et Patrick Hedström.

Nous suivons donc principalement le parcours d’Erica, écrivain, qui habite dans la maison de ses parents dans la petite ville de Fjällbacka après le décès de ceux-ci. La voici mêlée bien malgré elle à une sordide histoire de meurtre. Meurtre qui de plus la touche finalement de prêt.

Autant le dire tout de suite, je n’ai pas trouvé que le décor suédois apporte grand-chose. Bien sûr, l’auteur décrit la bourgade qui comporte des bâtiments typiques (on est dans une ville de pêcheurs), mais finalement, cette histoire pourrait se passer en Allemagne ou en Écosse. Je ne sais pas pourquoi mais je pensais que j’allais vraiment me sentir en Suède. Petite déception de ce côté-là.

L’intrigue policière est bien menée, il y a beaucoup de personnages qui s’entrecroisent mais on ne s’y perd pas du tout. Chacun apporte ses secrets et ses problèmes ce qui rend l’ensemble très riche. MAIS (il y a un mais), sans avoir trouvé qui était le, la ou les meurtriers (ne spoilons pas), j’ai tout de suite compris le fond l’histoire, ce qui était arrivée à Alex et même les relations complexes dans sa famille. Donc les révélations qui arrivent au fil des pages ne m’ont pas du tout scotchées dans mon fauteuil. Je suppose qu’en fait cette histoire est archi-classique car je ne lis que très rarement du policier donc mon esprit d’enquêtrice n’est pas suffisamment entraîné pour débusquer les coups tordus. Deuxième petite déception en ce qui me concerne…

En revanche, c’est très bien écrit et le fait qu’on suive tous les personnages à un moment ou un autre accélère beaucoup le rythme.

Pas sûr donc que je me jette tout de suite sur le tome 2. J’ai bien aimé ce livre mais il était beaucoup moins intense et dépaysant que ce à quoi je m’attendais.

Actes Sud, Babel noir, 2012, 512 p.

mercredi 23 septembre 2015

"Jane Eyre" de Charlotte Brontë



Résumé : Jane Eyre est une orpheline qui a d'abord grandi chez sa tante qui la méprise et la craint puis dans une institution caritative aux conditions de vie déplorables. Elle devient une jeune fille indépendante, capable de s'adapter et de se protéger. Elle postule alors à Thornfield Hall, au service de Mr Rochester, pour devenir préceptrice d'une enfant qu'il a recueillie. Lorsqu'elle tombe sous le charme du maître des lieux, elle découvre son terrible secret et doit faire le choix le plus difficile qui soit : partir, ou rester.

Pourquoi ce livre : Parce que…. La grand-mère de Mia lui conseille de le lire dans Journal d’une princesse… Oui, je sors….

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Avis : Depuis un bon moment dans ma PAL, c’est suite à la lecture d’un autre roman (cf pourquoi ce livre) que j’ai décidé de m’y mettre. Je trouvais honteux de ne pas avoir encore découvert Jane et bien sûr, Mr Rochester.
Jane Eyre est un personnage extrêmement intéressant, au caractère riche, indépendante et fière et surtout, très respectueuse d’elle-même. Elle fait néanmoins quelques réflexions bien étonnantes, du style "I like to serve you, sir, and to obey you in all that is right". So much pour la femme indépendante ! La narration à la première personne nous fait entrer dans la moindre de ses pensées et cela rend l'ensemble très vivant. D'ailleurs, le roman se présente comme une "autobiographie".
Sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille, à commencer par son séjour chez Mrs Reed qu’on adore détester. Elle perd plusieurs fois tous ses repères et ne peut compter que sur elle. Jane fait preuve d'une très grande maturité dès son plus jeune age, au plus grand dam de sa famille d'accueil.
L'autre personnage emblématique est bien évidemment Mr Rochester…. Que dire ? Exalté ? Passionné ? Vivant ? Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'à l'opposé de Darcy, il n'hésite pas à se dévoiler. Je serais volontiers tombée sous son charme s'il n'avait pas la fâcheuse manie de ne faire que des phrases alambiquées, avec moult citations. Son manque criant de simplicité a fini par m'irriter. 
 
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En même temps, on comprend aisément pourquoi il séduit Jane, avec sa fougue naturelle. Il reste un peu retors (je ne parle même pas du squelette dans son placard) : sa façon de rendre Jane jalouse n'est pas digne d'un gentleman. J'avoue avoir versé ma petite larme quand il la pousse à bout avec son histoire d’Irlande et qu'elle craque "Do you think, because I am poor, obscure, plain and little, I am souless and heartless ?" (mon cœur se serre encore).
Il y a un petit côté roman gothique lors de certains passages, la nuit à Thornfield Hall, avec tous ces rires étranges que Jane entend. J'ai  tiqué à la lecture de ficelles narratives tirées par les cheveux : l'explication sur la famille Rivers, le "Jane ! Jane ! Jane !" qui arrive fort opportunément.... Tout ça est vite pardonné cependant et ne constitue que du détail.
L'anglais est évidemment daté. Les références aux Saintes Écritures sont incessantes et finissent par lasser. Les notes de bas de page occupent une place énorme et je n’ai même pas commencé à chercher à les lire. Les "Mathew 8:9", no thank you...
Le livre peut être découpé en chapitres : ses années chez Mrs Reed, l'institution de Lowood, son séjour à Thornfield, son départ précipité et son arrivée chez les Rivers. Chacun apporte son lot de personnages que j'ai trouvés généralement très manichéens. 
 
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Il s'agit d'un très bon classique que je suis ravie d’avoir lu même si les dialogues sont datés et manquent globalement de simplicité. La langue est cependant très belle et l'histoire redoutablement prenante.

(NB : les images proviennent de l'adaptation avec Mia Wasikowska et Michael Fassbender que j'ai vue et beaucoup aimée)

Penguin Classics, 2006, 578 p. 

dimanche 13 septembre 2015

"Coup de gigot" de Roald Dahl



Résumé : Une femme bafouée se sert habilement d'une partie de son repas pour assouvir sa vengeance. Une épouse, angoissée à l'idée d'arriver en retard à l'aéroport, aura sa revanche sur son mari qui la retarde volontairement. Une responsable de bed and breakfast ne loue ses chambres qu'à de jeunes étudiants propres sur eux. Un homme accepte qu'une expérience scientifique soit menée sur lui après sa mort, pour le plus grand avantage de son épouse.

Pourquoi ce livre : reçu en service de presse au boulot, cela faisait un moment que je voulais lire des nouvelles de Roald Dahl.

Avis : De l'auteur, pourtant prolixe et devenu classique, je n'ai pas lu grand chose : Matilda et Charlie et la Chocolaterie constituent l'ensemble du butin. Autant dire que je ne suis pas une experte. J'avoue que je suis plus familière des dessins de Quentin Blake qui accompagnent souvent les textes. J'ai donc lu sans trop savoir à quoi m'attendre ce recueil de nouvelles.
J'ai été absolument emballée par les ambiances un peu sombres et l'humour grinçant (voir glacial) qui se dégage des textes. On est dans du policier, du fantastique, avec de petites touches d'épouvante très savamment introduites. Alors attention, rien de gore ou de spectaculaire, tout reste suggéré, au lecteur de s'imaginer le pire. "William and Mary", le dernier texte, m'a fortement rappelé Herbert West, reanimator, par son côté expérience scientifique douteuse.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Roald Dahl a une vision assez particulière du mariage puisque dans trois histoires sur quatre, nous avons affaire à des couples plutôt mal assortis. En même temps, à chaque fois, la femme prend sa revanche sur un mari plus ou moins pervers (dans le sens : qui aime pousser à bout ou faire des remarques). J'y vois un côté féministe !
L’ensemble est très bien écrit, l'anglais est facile à lire. Il y a des notes de bas de page avec le vocabulaire qui pourrait poser problème.
Une petite lecture très rapide et très sympa qui m'a donné envie de découvrir plus avant la bibliographie de l'auteur.


Folio Junior, V.O., 2015, 114 p.