samedi 25 février 2017

"La petite boulangerie du bout du monde" de Jenny Colgan



Résumé : Quand Polly voit l'entreprise qu'elle a co-fondée avec son ami faire faillite, elle doit se réinventer une vie. Avec un budget ultra serré, elle n'a pas d'autre choix que de quitter Plymouth et de s'installer dans un appartement sordide d'une petite ville de pêcheurs de la côte. Pour se détendre, elle fait ce qu'elle aime le plus : du pain. Les bonnes odeurs qui s'échappent de chez elle ne tardent pas à attiser la curiosité des locaux. De rencontres inattendues en occasions saisies au bon moment, la jeune femme va retrouver le sourire.

Pourquoi ce livre : j’avais envie de découvrir ce livre qui a beaucoup fait parler de lui et en plus de lire quelque chose de léger.

Avis : Voici une lecture sympathique qui possède un fort côté dépaysant avec ce village atypique de Cornouailles battu par les vents marins.
L'ensemble est pétri de bons sentiments (ha ha, pétri, boulangerie... oui je sors) avec parfois un penchant pour le cul-cul : je pense à Neil le macareux par exemple.
Dans l'ensemble, les personnages sont un peu caricaturaux : la meilleure copine citadine exubérante, le beau marin viril, la vieille méchante qui cache un terrible secret, le gentil beau gosse discret, etc, etc.
Mais malgré tout, cela fonctionne ! On se laisse entraîner par Polly et son envie de s'en sortir et on se surprend à sentir l'odeur du pain frais partout. C'est bien écrit, Polly est un personnage attachant et dont les réflexions sonnent justes.
L'histoire nous rappelle aussi que vivre de la pêche est extrêmement difficile, demande des sacrifices et peut avoir des conséquences dramatiques. La vie d'une petite ville est aussi bien décrite, avec ce que l'arrivée de touristes peut provoquer comme changements plus ou moins bienvenus.
Il s'agit donc d'un moment de détente sympathique, qui n'est pas du tout inoubliable mais qui donne le sourire. L'objectif est donc atteint !
J'en profite pour signaler qu'en bonne reine de la gaffe, je l'ai offert pour Noël à ma belle-sœur avant de me souvenir qu'elle ne mange pas de gluten. Je ne plaisante malheureusement pas.

Editions Prisma, janvier 2015.

mercredi 15 février 2017

"Eva" de Simon Liberati




Résumé : "Un soir de l'hiver 1979, quelque part dans Paris, j'ai croisé une femme de treize ans dont la réputation était alors « terrible ». Vingt-cinq ans plus tard, elle m'inspira mon premier roman sans que je ne sache plus rien d'elle qu'une photo de paparazzi. Bien plus tard encore, c'est elle qui me retrouva à un détour de ma vie où je m'étais égaré. C'est elle la petite fée surgie de l'arrière monde qui m'a sauvé du labyrinthe et redonné une dernière fois l'élan d'aimer. Par extraordinaire elle s'appelle Eva, ce livre est son éloge. S. L." (4ème de couverture)

Pourquoi ce livre : repéré à sa sortie à cause de la très belle jeune femme sur la couverture, je l'ai mis de côté dans ma tête en attendant le bon moment.

Avis : Roman atypique et inclassable, Eva est une ode à l'amour. Il ne s'agit pas tout à fait d'une biographie, notamment parce que la vie d'Eva Ionesco n'est dévoilée au lecteur que par touches successives, partant d'anecdotes. Ensuite, parce que Simon Liberati y insère des passages sur sa propre vie et son état d'esprit. L'auteur s'obstine à nous montrer que ces deux-là étaient fait pour se rencontrer et s'aimer. Ils se sont en effet croisés à de nombreuses reprises à la fin des années 70 dans le milieu de la nuit parisienne avant de se retrouver 25 ans plus tard.
Nous voilà plongés dans un portrait de femme, qui témoigne d'un amour absolu et d'une adoration sans borne de l'auteur pour celle qui désormais est son épouse, sa muse et sa rédemptrice.
Toutes les facettes de sa personnalité, les plus belles comme les moins reluisantes nous sont dévoilées, même si cette femme est visiblement très pudique, ne revenant que difficilement sur son passé et les épreuves qu'elle a traversé.
Si le nom d'Eva Ionesco ne vous dit rien, tapez-le sous un moteur de recherche d'images et vous comprendrez. Enfant, elle a servi de modèle à sa mère pour des photographies en noir et blanc, de plus en plus érotiques et de plus en plus "perverses". Sa mère l'a même "prêtée" à d'autres artistes pour des séances. Son innocence lui a été volée horriblement tôt. 
Eva a la rage de vaincre et de vivre malgré tout, c'est une guerrière qui veut s'en sortir et trace sont chemin. Cependant, elle reste d'une fragilité désarmante aux yeux de son amant.
Certains passages m'ont fait frémir, je pense notamment à l'évocation d'expositions dans des galeries de photos mettant en scène des enfants dans des jeux érotiques. On dirait "pédophiles" maintenant mais à l'époque, ces galeries avaient pignon sur rue.
J'ai vraiment apprécié cette lecture qui rend compte de la relation privilégiée et exclusive qu'entretient un artiste et sa muse. L'ensemble est habilement construit et nous livre un magnifique portrait.
Un petit bémol cependant : le style, très particulier de l'auteur, qui ne plaira pas à tout le monde (et que j'ai mis un moment à intégrer) : phrases alambiquées et références littéraires élitistes ponctuent le texte. Mais que cela ne vous empêche pas de le lire !

Stock roman, août 2015, 277 p.


mercredi 8 février 2017

"Retour sur terre" de Mélanie Rose



Résumé : Michaela, 25 ans, s'élance en parachute. Il est 15 heures et un vent violent se lève. Quand elle atterrit, quelques minutes plus tard, la nuit est tombée et l'aérodrome est complètement désert. Ses affaires, sa voiture, tout a disparu. Alors qu'elle tente de passer des coups de téléphone depuis un pub voisin, la jeune femme découvre sa photo sur des avis de recherche. Elle a visiblement disparu... depuis plus de 6 ans ! Que s'est-il passé lors de ce fameux saut ? Peut-elle reprendre une vie normale ?

Pourquoi ce livre : offert par une tante (qui ne l'a pas lu), il tombait à pic pour le challenge des 12 thèmes de février. [Pour rappel : « Cœurs sur toi » février, c'est le mois des amoureux. Si on lisait une romance ? Époque, lieux, vous avez l'embarras du choix ! !]

Avis :  Attention, cette critique contient des spoilers. Vous voilà prévenus.
Tout avait bien commencé entre moi et ce livre, je vous assure ! Quand j'ai lu le résumé, je me suis dit "Ça a l'air sympa, dans le genre léger". Sur la 4ème de couverture, on peut lire "Fidèle à ses intrigues extraordinaires, Mélanie Rose tisse ici une nouvelle comédie romantique pleine de charme et de suspense". Effectivement, même si le pitch de départ m'a semblé un poil réchauffé, j'ai enchaîné les pages en me demandant sérieusement ce qui avait bien pu se produire lors de ce fameux saut en parachute. Les personnages secondaires formaient avec Michaela un bon ensemble. Et puis... et puis. Entamé dans le train où j'alternais lecture et contemplation des paysages suisses, j'ai fini ce livre tranquillement chez moi, c'est-à-dire bien concentrée sur ce qui était écrit. Et là, déconfiture. Tout m'a paru d'un vide sidéral avec un net penchant pour le cliché. Adolescente gothique en manque d'attention. Check ! Beau gosse qu'on sort d'un chapeau mais attention, le coup de foudre explique tout. Check ! Maladie grave. Check ! Triangle amoureux. Check ! Je vous passe le personnage de Simone, la sœur de Matt (le beau-gosse pré-cité), scientifique qui travaille pour un laboratoire top secret du gouvernement et qui étudie les gravitons (issus de la théorie des quanta). Si !! Véridique !
D'explications, tu n'en auras pas cher lecteur, puisque visiblement pour Mélanie Rose, ce n'est pas du tout le fond du problème. Non, je t'assure, on s'en moque de ces 6 années passées à la trappe qui occupent pourtant le cœur de l'intrigue.
Je vais vous dire ce que j'en pense : arrivée à 380 pages et pressée par son éditeur de lui rendre quelque chose, l'auteur a bâclé la fin, ne sachant pas du tout comment finir son manuscrit. J'ai l'ai fermé d'un geste rageur et je me suis empressée de noyer ma déception dans les Tirlibibi.
Comédie romantique complètement fade, ce livre ne me laissera aucun souvenir.






Archipoche, octobre 2016, 433 p.